la SIC veut investir 453 milliards de FCFA dans la construction de 3 000 logements entre 2024 et 2026

Ce vaste programme de construction de nouveaux logements à la SIC, selon Ahmadou Sardaouna, débutera dès ce mois de janvier 2024 avec « le lancement (…) de la construction de 291 logements à la cité verte (Yaoundé, région du Centre) ». Il est également prévu, apprend-on, « la construction de 432 logements à Maroua (région de l’Extrême-Nord), 538 à Garoua (région du Nord) et 276 à Sangmélima (région du Sud). (…) En ce qui concerne la réhabilitation du parc immobilier, dont le taux de vétusté est de 60%, nous comptons réhabiliter les logements des cités de Kotto (Douala), Palmiers (Douala), Buéa, Garoua et Maroua ».

Pour l’heure, Ahmadou Sardaouna est peu disert sur les mécanismes de mobilisation des financements qui seront mis en œuvre dans le cadre de la réalisation de ces investissements. Ce volet financier est d’autant plus déterminant qu’il est arrivé ces dernières années, qu’un projet immobilier de cette entreprise soit finalement annulé, faute de moyens financiers. Il s’agit notamment du projet de construction de 2 000 logements à bas prix dans le pays, goupillé en partenariat avec Cimencam, la filiale locale du cimentier Lafarge Holcim Maroc Afrique (LHMA), le ministère de l’Habitat et du Développement urbain, ainsi que la Mission de promotion des matériaux locaux (Mipromalo).

Le coût moyen du logement interroge également. Investir 453 milliards de FCFA dans la construction de 3000 logements induit un coût moyen du logement à 151 millions. Pour amortir un tel investissement sur 50 ans, il faudra que le loyer mensuel soit fixé à plus de 250 000 FCFA. Autant dire qu’on est très loin des logements sociaux que devraient promouvoir la SIC.

En tout cas, les projets annoncés par le DG de la SIC devraient permettre à cette entreprise publique de densifier son programme de construction à grande échelle des logements dans le pays (elle conduit en ce moment un projet de construction de 10 000 logements sociaux avec la société italienne Pizarotti). Ceci après une longue période de léthargie, qui a certainement contribué à creuser le déficit de logements dans le pays, officiellement estimé à environ 2,5 millions d’unités.

En effet, créée en 1952 pour promouvoir l’habitat social au Cameroun, la SIC n’a pu construire qu’un peu plus de 11 000 logements jusqu’à une période récente, dont seulement la moitié demeure dans son parc immobilier. L’autre moitié a été vendue aux particuliers, selon la formule location-vente.

Brice R. Mbodiam 

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